Les Archives de la Planète

Les Archives de la Planète, une entreprise de documentation visuelle du monde (1909-1931)

Banquier d’affaires, passionné de voyages, Albert Kahn (1860-1940) est animé par un idéal de paix universelle. Sa conviction : la connaissance des cultures encourage le respect et les relations pacifiques entre les peuples. Il perçoit également très tôt que son époque sera le témoin de la mutation accélérée des sociétés et de la disparition de certains modes de vie. Il crée alors les Archives de la Planète, entreprise de documentation visuelle et fruit du travail de douze opérateurs envoyés sur le terrain entre 1909 et 1931 afin de saisir les différentes réalités culturelles en France et à l’étranger. Deux inventions des frères Lumière sont mises à contribution : le cinématographe (1895) et l’autochrome, premier procédé photographique en couleur naturelle sur plaques de verre (1907).

Photographie et film

L’ambition mondiale de cet inventaire visuel, couvrant quatre continents et près de cinquante pays, l’amène à recruter comme directeur scientifique Jean Brunhes (1869-1930), l’un des promoteurs en France de la géographie humaine.

Une collection d’images unique au monde

Les Archives de la Planète du musée Albert-Kahn  regroupent 72000 autochromes et 100 heures de film conservés au musée. Il s’agit de la première collection au monde d’autochromes.

– Scientificité de la démarche : Les autochromes sont mis au service d’un « programme intellectuel défini » ; c’est un outil ayant valeur de preuve pour étayer des thèses scientifiques (qui va notamment servir à Jean Brunhes, directeur scientifique des Archives, lors de ses cours de géographie humaine). La capacité de ces Archives à capter le réel tel qu’il se présente est fortement mise en avant.

– Partage et curiosité humaniste : Les archives ont pour vocation la transmission objective de connaissances d’une situation sur un territoire à un moment donné.
Les Archives de la Planète répondent à une double stratégie de connaissance et d’émerveillement. Elles révèlent aussi un intérêt pour la technique et l’esthétique.

– Diversité : Les sujets photographiés sont vastes ; on note que les premiers ont d’abord été les monuments, les plantes et les paysages ainsi que les populations.
Aujourd’hui, la collection est répartie selon quatre thématiques la géographie (paysage façonné par l’homme, géologie, pratiques agricoles, transports), l’ethnologie (pratiques culturelles, traditions populaires, costumes, religions, pratiques spirituelles), le voyage (paysage, inventaire des merveilles du monde, musées, patrimoine culturel et architecture), l’actualité (l’histoire en train de se faire, grands événements, mouvements sociaux, évolutions des mœurs, découvertes scientifiques).

– Un travail de recensement pour lutter contre la disparition : L’intuition de la disparition ou raréfaction imminente des sujets étudiés est aussi un facteur décisif dans la mise en place de la collection. L’enjeu est de constituer un inventaire permanent pour donner à voir l’impermanence de l’homme et de l’environnement, mais aussi de constituer un corpus d’études pour les générations futures.

Rabindranâth Tagore près de l'allée des roses, propriété d'Albert Kahn, Boulogne, France, 1921 (A. Léon, autochrome) © Musée Albert-Kahn/CD92
Le chef de canton et les autorités villageoises réunis devant le Dinh (maison communale), Indochine, 1915. (L. Busy, autochrome) © Musée Albert-Kahn/CD92
Trois femmes Corfiotes en costume, Corfou, Grèce, 1913 (A. Léon, autochrome) © Musée Albert-Kahn/CD92

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