Actualités

25 octobre 2014

Cycle de trois conférences sur la photographie contemporaine

 

« L’image de guerre : construction d’un réel ? » – 13 septembre 2014

par Emeric Lhuisset, artiste visuel, spécialiste des relations entre art contemporain et géopolitique, enseignant à Sciences Po

Dès son origine, la photographie de conflit fut confrontée à la question du réel. Alors que la subjectivité est évidente dans la peinture, la photographie est présentée comme preuve. Pourtant dès ses débuts avec la guerre de Crimée, elle est confrontée à la question de la mise en scène et son importance progressive comme outil de propagande ne va que renforcer sa manipulation. Avec la guerre du Vietnam, les états-majors comprennent qu’une guerre gagnée sur le terrain peut désormais être perdue dans l’opinion et inversement. Aussi les armées, mais également les groupes de guérillas vont s’évertuer à construire des images et à instrumentaliser les médias. L’image n’est plus forcément vérité, mais elle devient icône. Emeric Lhuisset interroge la mise en scène dans la construction d’un réel. Il questionne face à l’affluence des téléphones portables caméra, la place du combattant dans la diffusion d’image de conflit aujourd’hui et au regard de ce phénomène celle du reporter. Il nous invite à repenser la guerre dans ses représentations ou comme l’avait nommé Clausewitz ; le théâtre de guerre.

 

« La photographie contemporaine à visage humain » – 11 octobre 2014

par Michel Poivert, professeur à l’université Panthéon-Sorbonne, historien de la photographie

La photographie contemporaine a la réputation d’être distante à l’égard de la figure humaine. Comparée à la génération « humaniste » des Robert Doisneau ou Henri Cartier-Bresson, notre époque semble privilégier une vision quelque peu « déshumanisée » faite de lieux vides ou de figures inquiètes. Mais il n’en n’est rien pour qui sait regarder au-delà de quelques figures consacrée par l’art contemporain. Beaucoup de photographes constituent leur œuvre dans une approche éthique de l’humain, indifférente aux compromis médiatiques ou artistiques, ce que j’appellerai une « veine démocratique » où l’enquête sociale, l’intime, la rencontre permettent au photographe de construire une représentation de l’homme d’aujourd’hui à travers quelques grandes figures comme celle du migrant par exemple.

 

« Rwanda, comment en parler ? » – 25 octobre 2014

par Alexis Cordesse, photographe

Ancien photoreporter, Alexis Cordesse se rend pour la première fois au Rwanda en 1996. Deux ans après le génocide, sur les collines, il interroge des survivants, enregistre les traces de l’absence et les séquelles du traumatisme. Confronté à la question de la représentation de l’inimaginable, il en tire la nécessité de repenser sa pratique, entre faillite de l’autorité des images à informer et usage inflationniste de la notion d’« irreprésentable ».

 

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